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Petar Skok


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La question de savoir pourquoi le glagolisme a pris dans le Litoral croate, dans les iles du Quarnéro et en Istrie un essor tout différent de celui qu'il a pris dans d'autres contrées croates demande l'étude des facteurs d'ordre historique, culturel et linguistique qui ont pu être pour son développement plus favorables ici qu' ailleurs.
A juger d'après ce qu' on peut en savoir de l'examen du facteur linguistique, le territorie de l'expansion glagolitique est celui qui a été évangélisé aux 8-e et 9-e siècles par des prêtres provenant du patriarcat d'Aquilée qui se trouvait à cette époque sous les dominations longobarde et franque. C'est cela qui résulte, à mon avis, de l'examen de la terminologie chrétienne employée dans les textes glagolitiques des contrées mentionnés ci-dessus. Dans la présente étude, l'auteur se propose de compléter ses recherches relatifs à cette terminologie d'il y a vingt ans publiés autrefois dans la Revue des études slaves VIII, 87-88, X 186-204, XI, 201-203.
Exception faite de žakan < diaconus, dont la consonne médiane -c- inaltérée dénote la provenance de l'ancien dalmate, tous les autres termes se rapportant à l'église, à ses fonctionnaires, à ses fonctions etc. Sont puisés dans le dialecte frioulan, dialecte qui se développait dans le territoire soumis à ce patriarcat, d'où il rayonnait à Trst = Trieste < Tergeste, à Milje = Muggia < Mulca et se propageait ensuite dans les contrées de la population istroromane (Rovinj = Rovigno, Vodnjan = Dignano etc.). C'est de là que proviennent quelques emprunts croates de l'Istrie, tels le nom technique se rapportant à la charrue varganj < organum, les noms d'osieaux ladvica < alauda etc. Passons rapidement en revue les termes examinés tour à tour dans la présente étude.
Le chef de l'église d'Aquilée s'appelle podreka (1275) < patriarcha, terme qui, avec tr > dr, dénote une ancienneté phonétique assez considérable.
Prvad gén. prvda ou prvada, aux 14-e et 15-e siècles, remonte, à n' en point douter, à prevede < lat. vulg. prebyter, forme frioulane plus ancienne que predi à côte de priadi ou priedi actuels. Plovan (Rab, Litoral croate, Lika) = pelvan ou plevan (Cres) = plovan à côté de plavan "curé" < lat. vulg. plebanus, avec pl consevé, ne s'explique par la forme frioulane.
Le prétre chargé d'administration des biens écclésiastiques s'appelle aux 14-e et 15-e siècles santiz. Avec son an conservé, il est, par contre, a écarter pour la période de l'évangélisation effectuée aux 8-e et 9-e siècles, tandis que les termes sutal ou sutli m. "parrain" et sutla f. (raccourci en sla à Dubašnica) "marainee" sont très probantes vu le fait qu'ils correspondent exactament à sàntul, sàntule frioulans. Leur ancienneté est hors de doute à cause de an >u. La forme sutal ne se parle que dans les îles de Krk et de Rab; dans d'autres îles du Quarnéro elle est remplacée par la forme plus récente santul, santula.
Il en est de même de piljun "filleul" < lat. vulg. filiolus, avec la dissimilation l - l > l - n.
Korizma "carême" doit être attribuée de même au frioulan, parce que le phonème que- < ko- correspond à ko de Codroip (toponyme frioulan) < Quadruvium.
Ce résultat est corroboré par l'examen d'un nom du jour de la semaine, très en vogue dans ces contrées, c'est là prvi dan au lieu de ponedjeljak "lundi" qui constitute un calque linguistique évident de prindi < primus dies en frioulan.
Srijeda "mercredi" correspond à ancien italien mezzedima de media hebdomas de même qu' à allemand Mittwoch. Par là ce terme ne dit rien dans cette question, l'aire de mezzedima n' étant pas connue et vu le fait que le frioulan actuel ne le connaît pas du tout.
L'axamen des ustensiles ecclésiastiques, des livres liturgiques et des vêtements peut être utilisé seulement en partie pour notre question, Kalež, avec -z pour -ice-, va ensemble avec cruce > križ, Brvijal < breviarium, avec la dissimilation r -r > r - l, ne dir rien non plus. Plus probant semble être stromanja "chemise" < lat. vulg. staminea pour košulja < cassula, terme strictement limité au territoire du glagolisme, mais pour lequel manque malheureusement le correspondant frioulan. Les noms de mois eux aussi peuvent être de quelque utilité. Ainsi jenvar < ianuarius, pervar prevar < februarius etc.
Ce qui apporte un appui considérable pour la solution du problème qui nous préoccupe, c'est l'examen des toponymes frioulans se rapportant au sièges des patriarches: ainsi Oglej pour Aquileia remonte à Agulea, plus ancienne aue Aolee d'aujourd'hui. Il en est de même de Čabdad slov. Čedad < civitatem, aujourd'hui Cividal ou Cividad en frioulan. Ce sont là deux sièges des patriarches arians (longobards). Gradež, de portus gradensis au lieu de Grado < Gradus (cf. en France Grau), dénote, avec le suffixe -ež < -ensis, la provenance de l'adjectif qui ne se trouve pas en frioulan. Gradež était, à cette époque, le siège du patriarche orthodoxe.
L'examen onomastique apporte de son côté l'autre appui très précieux. Le nom fu fondateur de l'eglise d'Aquilée Hermagóras est devenu très cher chez les Croates aussi bien que chez les Slovènes de ces contrées. Ainsi chez les premiers Mogor, d' où le nom de familie Mogorović, et chez les Slovènes Mohor. Les nom des promoteurs du schisme arian au temps de la dynastie nationale croate sont très sigificatifs en ce sens. Deux d'entre eux portent des hypocoristiques slaves: Zdeda (écrit Cededa) et Potepa, le premier étant un raccourci de Zdedrag et le second un surnom péjoratif tiré de potepsti "faire le vagabond", mais le troisième porte le nom longobarde Ulfus = Golfangus de Wolfganf. A cela vienent s'ajouter les noms de quelques évêques portant l'onomastique franque.

Ključne riječi

Hrčak ID:

13653

URI

https://hrcak.srce.hr/13653

Datum izdavanja:

1.12.1953.

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