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MONUMENTS DE L’ÎLE DE LASTOVO

Cvito Fisković ; Split


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Dans l’île de Lastovo, en Dalmatie centrale, qui n’a pas encore été étudiée du point de vue archéologique, ont été trouvés des vestiges du néolithique tardif, des fragments de céramiques coloriées, polies et décorées, et des objets dont certains appartiennent au plus récent âge de la pierre; il y existe aussi des tumulus préhistoriques (gomile). Tout ceci indique que les Illyriens- autochtones des Balkans- occupèrent cette île découpée et fertile dès les temps préhistoriques.
Des traces de peuplement païen romain, des fragments d’amphores, de tuiles et de mosaïques ont également été trouvés dans certains endroits de l’île. Dans le port d’Ubli se voient les ruines de construction agricoles romaines et d’une basilique paléochrétienne du Ve. - VIe. s., d’où il ressort que le christianisme a pénétré josque dans cette île isolée, comme dans les îles dalmates voisines.
La vieille toponymie slave témoigne que les Slaves peuplèrent l’île aux VII–VIIIe. s. et, parmi leurs monuments architectoniques, on peut citer l’église St-Luc, de style préroman (IX-Xe. s.). Avec elle, commence une série de petites églieses médiévales que les habitants de Lastovo firent modifier aux époques gothique. Renaissance et baroque.
La plus remarquable est l’église paroissiale des Saints Cosme et Damien qui est menitionnée dans les documents d’archives- bien conservés- de Lastovo, en même temps que certaines petites églises, au début du XIVe. s. Elle est exceptionnellement bien située, son parvis était le lieu de réunion du village; c’est là que se tenait l’assemblée populaire de la petite commune médiévale, d’où l’on annonçait les décrets et règlements au peuple, où l’on signait les contrats. Au XVe. s., des constructeurs de Dubrovnik et de Korčula (dont les noms croates se lisent dans les contrats d’archives publiés ici) agrandirent si radicalement l’église qu’il ne resta plus trace du petit édifice médiéval. De cette époque date la nef centrale dont la voûte gothique fut construite au XVe. s. par Radosan; son nom est taillé au-dessous. A la construction de cette voûte collabora également Bartolomeo Graziano qui a travaillé à Dubrovnik. Deux nefs latérales furent ajoutées au XVIIe. s. à cette nef centrale, de sorte que c’est non seulement l’intérieur mais la façade de l’église qui ont acquis une forme pittoresque, en trois parties que surmontent trois petits clochers (celui du milieu fut construit au XVIIe. s. par le sculpteur de Korčula, Jerolim Pavlović, d’après les formes médiévales du clocher qui s’était écroulé). C’est pourquoi ce petit clocher est orné de sculptures médiévales symboliques. Dans l’intérieur de l’église, qui se divise également en trois parties, se trouvent des autels Renaissanço-baroques et deux baldaquins avec toits de pierre, édifiés sur le modéle des baldaquins dalmates, surtout de ceux de Korčula, dans le style gothico-Renaissance de la première moitié du XVIe. s. Celui du côté occidental fut construit par les sculpteurs de Korčula, Vrtičević et Karlić.
Le décor de pierre de l’église, qui se mainfeste surtout sur les autels, est complété par des peintures. Parmi celles-ci se distingue une icône de procession qui, sur le devant, représente la Madone et l’Enfant et, derrière, le Calvaire sur le Golgotha. C’est un travail de l’école de Dubrovnik de la fin du XVe. s. qui révèle clairement les influences de la peinture byzantine. Une petite composition: Déposition de croix, peinte (et datée) en 1545, est peut-être l’oeuvre du peintre espagnol Jean Boscheto qui a travaillé en Dalmatie. La toile centrale du grand autel, représentant les saints patrons médiévaux de Lstovo Saints Cosme et Damien-fut peinte en 1632 par l’artiste romain Giovanni Lanfranco, qui a travaillé sous l’influence de Caraccio et du Corrège, et les petites peintures à côté sont l’oeuvre de Givoanni Scrivelli. Dans l’église sont conservés certains objets d’art en ergent et en bronze. Un bel exemple de l’orfèvrerie évoluée de Dubrovnik est un calice doré, de style gothico-Renaissance, avec figures en relief de saint Blaise, exécuté à la fin du XVe. s. ou au début du XVIe. s. Il porte le poinçon d’orfèvre de Dubrovnik Pavko Antojević qui a travaillé en Italie et en Torquie sous le nom de Paules de Ragusio. La croix de procession avec relief de saints, (parmi lesquels se voit également Saint Blaise- protecteur de la République de Dubrovnik à laquelle appartenait aussi Lastovo) fut exécutée et signée en 1574 par l’orfèvre dalmate Marul Ioaneo. L’objet d’art le plus remarquable de Lastovo est un vase Renaissance, en bronze, orné de reliefs et des armoiries du célèbre imprimeur d’incunables Dobre Dobrinčević qui, sous le nom latinisé de Boninus de Boninis, imprima à Venise, Vérona, Brescia, puis à Lyon, les oeuvres de classiques grecs et romains. Dante et autres écrivains: il était natif de Lastovo et c’est pourquoi il légua à son pays natal ce précieux travail de fondeurs en bronze de l’Italie méridionale.
Ce n’est qu’en 1942 qu’à côté de l’église fut construit le clocher, sur le modèle des clochers romano-gothiques. Et c’est alors qu’au mur fut scellé le relief de la pierre tombale de style gothique du prêtre Antoine de Lastovo, qui date du XVe. s. et fut transportée de l’église romano-gothique de St-Jean.
Dans le voisinage de l’église paroissiale est la chapelle de Ste-Marie que le prêtre de Lastovo, Marin Vlahanović, fit construire en style gothique au milieu du XVe. s. Ses armoiries et une inscription le concernant se voient sur la porte; dans la chapelle se trouve un triptype dans lequel un peintre inconnu, de Dubrovnik, a, au milieu du XVIe. s., lié les traditions byzantines à la peinture de la Renaissance.
Lorsqu’au cours du XIVe. s., la République de Dubrovnik eut affirmé sa puissance sur cette île, elle fit construire une petite église dédiée à Saint Blaise, son protecteur; c’est pourquoi cet édifice contient des caractéristiques gothiques dans sa partie postérieure, alors que sa partie antérieure fut, en 1719, agrandie sous les formes rustiques et simples du baroque dalmate. Dans l’église, une peinture baroque représente Saint Blaise avec le modède de la ville de Dubrovnik et les armoiries de la République de Dubrovnik. La ville figure de façon plus réaliste sur le polyptyque en bois du peintre, assez médiocre, Antonio Sicuri (1605).
Un agrandissement semblable, dans les formes simples du baroque dalmate, fut effectué au milieu du XVIIe. s. dans l’église St-Antoine, dont la partie postérieure est médiévale et dont l’antérieure, avec ses portails ornés, remonte à l’époque de ces travaux d’agrandissement.
La forme la plus fréquente du style gothico-Renaissance se manifeste dans l’église Ste-Marie du cimetière. Ce style a fleuri dans la région du Dubrovnik, comme dans le reste de la Dalmatie, à la fin du XVe. s. et au début du XVIe. et cette église peut aussi être datée de cette époque. L’art de la Renaissance s’y voit particulièrement dans le portail et dans les dimensions de toute l’église. La balustrade en pierre, devant l’autel, est, comme le reste de l’église,l’oeuvre de tailleurs de pierre locaux qui, précisément pendant cette période, dépoloyèrent une grande activité dans toute la Dalmatie. Sur l’autel, une petite peinture exécutée et signée en 1516, par le peintre vénitien Francesco Bissolo, émule de Giovanni Bellini. Il était ami de Bonino de Boninis qui, en même temps que l’autel en bois, légua cette peinture à l’église dans laquelle il souhaitait être enterré, ainsi que l’exprime son testament de 1528 qui est publié ici pour la première fois.
Les autres églises de Lastovo qui sont mentionnées entre le XIVe. et le XVIIIe. s., portent les signes locaux du gothique ou du baroque dalmates et se rattachen par leurs formes simples à l’architecture semblable des localités ou îles dalmates voisines.
Outre l’architecture religieuse existaient à Lastovo certains édifices d’architecture profane, de caractère public mais qui, malheureusement, furent, avec le temps, reconstruits ou déformés. C’est ainsi qu’au sommet du village s’élevait le Palais du Comte (Recteur) où résidait et accomplissait ses fonctions, administrant toute l’île, le représentant de la République de Dubrovnik qui appartenait à la noblesse de cette ville et était choisi chaque année, comme Comte de Lastovo, par le gouvernement de la République de Dubrovnik. Le dessin et une inscription en ont été conservés; ils nous apprennent qu’avec sa terrasse et sa loge cet édifice fut agrandi au XVIIe. s. Dans des locaux séparés logeait le Chancelier communal qui, dans son bureau construit à côté de l’église, transcrivait ses actes officiels et, cela, du XIVe. au XVIIIe. s La plupart de ces documents ont été conservés; ils illustrent la vie régulière et le développement de la petite commune. Au milieu de la localité se dressait le Grenier communal qui est mentionné au XVIIe. s., l’hôpital (mentionné au début de ce même siècle), une boucherie et une poissonnerie dont on trouve mention dès le XIVe. s., et le poteau d’infamie qui, à partir du XVe. s., servit pour les punitions légères. Dans les rues se voient encore quelques boutiques anciennes et des ateliers d’artisans construits entre le XVe. et le XVIIIe. s. Le monument avec statue en bronze, qui symbolise la Libération de Lastovo, fut exécuté en 1953 par le sculpteur Ivan Mirković.
De même que pour les autres régions ayant appartenu à la République de Dubrovnik qui défendit son indépendance plutôt par les voies diplomatiques que par les armes, l’île de Lastovo ne fut pas particulièrement fortifiée. Sur la colline qui s’élève au-dessus du village se dressait un château-fort médiéval qui fut détruit par le Doge de Venise, Pietro Orselo, lorsqu’en l’an 1000 Lastovo refusa de se soumettre à Venise. La République de Venise construisit alors un autre château-fort dont les traces se voient à l’emplacement de la tour actuelle élevée par les Français au début du XIXe. s., à l’epoque des guarres napoléoniennes. Le gouvernement autrichien le transforma un peu plus tard. Les autres battaries sont plus petites et n’ont pas la forme accusée de fortifications.
L’architecture civile est bien représentée dans les maisons de pierre des vieilles familles de Lastovo. Bien que partiellement, des maisons de styles gothique, Renaissance et baroque se sont conservées. Elles furent construites par des bâtisseurs locaux, ou venus de Dubrovnik et de Korčula; elles ont la même disposition intérieure, et la même apparence extéreure, que les autres habitations de la Dalmatie. A côté se trouvent une cour, de petits jardins, des terrasses avec colonnades de pergolas, un puits pour l’eau de gouttière et de petites constructions utilisées comme caves et pour les autres besoins domestiques. On cultivait beaucoup les fleurs sur les terrasses et dans les cours. Sur certaines maisons gothiques se voient encore les fenètres ogivales et géminées, et certaines demeures Renaissance ont de larges baies et des loges au sommet de la façade. A l’intérieur se trouve du mobilier en pierre, des armoires dans le mur et lavabos datant du XVe. au XVIIIe. s., comme ailleurs à Korčula et sur tout le territoire de la République de Dubrovnik. Toutes ces maisons révèlent que la culture de l’habitat était développée à Lastovo, dès le XVe. s.
Placées sous la colline, exposées au soleil et à l’abri des pirates, au-dessus de leurs champs, ces demeures ne forment pas seulement de beaux ensembles d’architecture rurale mais elles témoignent du sens des habitants de Lastovo pour une installation harmonieuse et un développement réglementé de leur localité, ce à quoi contribua aussi leur statut communal qui contenait des clauses sur la construction et le respect des relations de voisinage, sur l’ordre et la propreté devant régner dans les rues en pente et en escaliers.
Les documents d’archives allant du XIVe. au début du XIXe. s. - surtout les inventaires familiaux et les testaments des riches habitants de Lastovo- indiquent qu’il y avait beaucoup d’or et d’argent dans les maisons et, aux XVIIe, et XVIII e. s., du mobilier de style, des peintures et de la vaisselle d’art; on en déduit que plusieurs familles vivaient dans l’opulence, que la plupart des maisons étaient bien meublées et équipées, que le costume régional était riche- surtout celui des femmes- comme on le voit d’après les exemplaires qui en ont été conservés.
D’après les constructions habilement situées et alignées, les objets d’art des églises et les documents d’archives, la richesse des costumes, du mobilier et des ustensiles de ménage, on peut conclure que cette localité tranquille de cultivateurs, de pécheurs, de marins et de marchands était imbue de cAjoutons qu’elle a vu naître certaines personnalités saillantes à l’époque de la Renaissance et du baroque, telles que l’imprimeur Dobričević, les fondeurs en bronze Franciscus et Gaudentius Antica, (qui oeuvrèrent aux XVIe. et XVIIe. s. à Dubrovnik, en Italie et en Pologne), les hommes de lettres Ivo Kuzmić, Ivan-Luc et Nicola Antica qui écrivirent, au XVIIe. s., en cette langue croate qui, sous forme de vieux dialecte, subsiste encore dans les chansons et coutumes populaires de cette île accueillante.

Ključne riječi

Hrčak ID:

151612

URI

https://hrcak.srce.hr/151612

Datum izdavanja:

22.12.1966.

Podaci na drugim jezicima: hrvatski

Posjeta: 1.731 *