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Original scientific paper

« Renaissance orientale » dans le Pacifique: orientalisme, langue et ethnogenese dans le Pacifique britannique

Tony Ballantyne ; National University of Ireland, Galway, Ireland


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page 423-449

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Abstract

L'auteur suggère que la «renaissance orientale» initiée par Raymond Schwab ne s'est pas limitée à l'Europe continentale et à la Grande Bretagne, mais constitue en fait une voie cruciale, souvent méconnue, de la vie intellectuelle des colonies australiennes et asiatiques. Les réseaux de la Grande Bretagne impériale ainsi que la circulation de publications périodiques spécialisées et de monographies, ont permis à l'Empire britannique de modeler fondamentalement la culture intellectuelle de la Nouvelle Zélande au 19ème siècle, qui s'est particulièrement distinguée dans les débats sur l'origine et l'identité des Maoris. La question de l'origine des Maoris a dominé l'étude de ce peuple depuis la découverte du Pacifique par James Cook et Joseph Banks à la fin des années 1760 jusqu'aux années 30. Dès le début, la comparaison linguistique fournit l'argument principal pour remonter jusqu'aux toutes premières origines des peuples du Pacifique, dans le sillage de Cook et Banks, qui réunissaient des vocabulaires montrant une profonde unité entre les habitants du Pacifique oriental et du Pacifique central (plus tard désignés sous le nom de peuples/langues «polynésiens»). L'importance de la linguistique dans les recherches sur le Pacifique s'est encore accrue par la suite à la faveur du discours de Sir William Jones (1786), «Des Hindous», qui établissait une similarité entre le grec, le latine et le sanskrit, et affirmait que la comparaison grammaticale fournit, plus que la comparaison étymologique, la base de la reconstruction des parentés linguistiques. Ces arguments ont décidé de la voie qu'allaient suivre les études polynésiennes, à savoir que nombre de savants étrangers (venus s'installer dans ces régions) et locaux, essayèrent de montrer que les Maoris appartenaient à la famille indo-européenne et qu'on pouvait suivre le tracé de leurs origines jusqu'au nord de l'Inde. Ces arguments ont toujours été sujets à caution, en particulier dans l'atmosphère effrayante de la vie coloniale où la course aux terres et au pouvoir décuplait l'importance de l'identité raciale. Nombreux sont ceux qui ont exprimé des réserves quant à la notion de «Maori aryen», et montré que la culture maorie était trop primitive pour être «aryenne», mais présentait de plus grandes similarités avec la culture dravidienne du sud de l'Inde. Finalement ces pensées antagonistes se sont synthétisées dans la nettement plus générale anthropologie indocentrique, apparue dans les années 1890 et qui se concentra essentiellement sur ce que la religion maori devait à l'hindouisme. L'auteur scrute les courants intellectuels et idéologiques qui ont modelé ces débats sur l'origine et la culture des Maoris. Pour finir, il suggère qu'un regain d'intérêt pour les études australonésiennes pourrait enrichir l'anthropologie et l'histoire ethnique des Maoris.

Keywords

orientalisme; indo-européen/aryen; polynésien; Maori; Nouvelle Zélande

Hrčak ID:

109476

URI

https://hrcak.srce.hr/109476

Publication date:

31.12.1999.

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