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L'astronome Gin Gazul et le traité ragusain d'astrolabe
Mirko Dražen Grmek
Žarko Dadić
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Cet article se compose de deux parties: la première est consacrée à l’oeuvre astronomique de Gin Gazul et la seconde à un manuscrit anonyme qui débute par la phrase Antequam astralabii utilitates accedamus. Les deux sujets sont liés aussi bien par l’époque à laquelle ils appartiennent (le XVe siècle) que par le lieu (Dubrovnik) où le premier a vécu et où le second est conservé.
Gin Gazul (ou Joannes Gazulus ou Gaxulus) est un savant d’origine albanaise dont la vie et l’oeuvre sont relativement peu connues. Né vers la fin du XIVe siècle, il entra dans le monastère des pères dominicains de Dubrovnik, obtint à Padoue, en 1430, le titre de docteur ès lettres, puis, revenu dans la ville dalmate, s’occupa des questions mathématiques et astronomiques et fut employé à plusieurs reprises par la République de Dubrovnik pour effectuer des missions diplomatiques. Cet »artium doctor et astronomus praeclarissimus«, titre qu’on lui donne lors de l’enregistrement de son testament, mourut à Dubrovnik le 19 février 1465.
On ne connaît aucun ouvrage imprimé de Gazul, mais des témoignages historiques nous renseignent: il avait rédigé peut-être un traité d’astrolabe et à coup sûr une oeuvre astrologique De directionibus. Bien que tous les manuscrits de cette oeuvre soient probablement perdus (la dernière trace d’un manuscrit astronomique de Gazul se trouve dans le catalogue de la bibliothèque de B. Walter à Nuremberg en 1522), nous en connaissons une partie du contenu par l’intermédiaire des remarques critiques de Johannes Regiomontanus dans ses Tabulae directionum et, en outre, grâce à des citations dans divers codex astronomiques (Cod. Vaticanus Palatinus 1375; Ms. Rastatt 36 à Karlsruhe; Cod. lat. 599 à Cracovie et Ms. Parisinus lat. 10265). Gazul avait développé la méthode de Campano de la division du ciel en douze maisons célestes, et cela en faisant des calculs et en dressant des tables qui la rendaient propice à la pratique astrologique. Dans les écrits postérieurs des astrologues, le nom de Gazul est donc presque toujours associé à celui de Campano de Novare lorsqu’il est question de la méthode de ce dernier servant à établir les douze maisons de l’horoscope. L’oeuvre astronomique de Gazul était appréciée dans le cercle humaniste du roi Mathias Corvin. Le savant ragusain fut invité à la cour de ce roi hungaro-croate, mais il déclina cet honneur et envoya en Hongrie, à sa place, une transcription de son ouvrage astrologique. C’est sans doute par ce manuscrit que Johannes Regiomontanus out l’occasion de faire connaissance des idées de Gazul, en particulier de son procédé de définir les maisons célestes. Regiomontanus critiqua sévèrement la méthode de Campano et Gazul; tout en reconnaissant son bien-fondé d’un point de vue purement géométrique, Regiomontanus condamnait cette méthode à cause de certaines difficultés de calcul. Si, au XVIe siècle, les tables de Gazul étaient bien connues à Cracovie, en Allemagne, à Paris et ailleurs, la méthode dite rationnelle et les tables de Regiomontanus ne tarderont pas à les supplanter.
Le manuscrit astronomique de Dubrovnik, étudié dans cet article, comporte trois parties. Les deux premières concernent l’usage et la construction de l’astrolabe. Il s’agit d’une adaptation de l’ouvrage de Jean Fusoris faite par un auteur anonyme entre 1428 (date de la composition du traité d’astrolabe de Fusoris) et 1460 (date approximative du manuscrit de Dubrovnik, établie par le filigrane et par les caractéristiques paléographiques). L’adaptation est assez libre et ne manqué pas d’une certaine originalité. La troisième partie est une transcription de la Theorica planetarum, fameux traité attribué à Gérard de Cremone. Il est très probable que ces textes aient été apportés à Dubrovnik précisément par l’astronome Gazul qui possédait, comme le montrent ses dispositions testamentaires, une importante bibliothèque.
Ključne riječi
Hrčak ID:
244792
URI
Datum izdavanja:
30.6.1976.
Posjeta: 1.183 *