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Izvorni znanstveni članak

L’esprit des lettres

Henning Ottmann ; Ludwig Maximilian University, Geschwister-Scholl-Institute, München, Germany


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str. 101-107

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Joachim Ritter, ainsi que d’autres auteurs, ont tenté de justifier les sciences humaines à l’aide de la théorie de la « compensation ». Selon lui, les lettres compensent les pertes et les risques engendrés par la progression de la modernisation. La théorie de la compensation semble offrir une justification aux lettres par rapport à la dynamique du monde moderne. Ce qui prima facie paraît intéressant dans une époque où le triomphe des sciences naturelles et de la technologie est manifeste, alors que les sciences humaines doivent défendre leur position. L’article examine quatre critiques à l’égard de la théorie de la compensation : cette théorie est marquée par une approche obsolète de l’histoire ; elle ne tient compte que de la fonction conservatrice des sciences humaines ; elle dégrade ces dernières en les considérant comme annexes aux changements culturels ; enfin, elle surévalue la capacité des sciences humaines à constituer un contrepoids aux pertes et aux risques engendrés par la modernisation. Disserter sur l’histoire de l’église ne compense pas la perte actuelle de la foi. Un essai sur Caspar David Friedrich ne représente pas une compensation pour un paysage ruiné. La croyance que pour chaque perte ou chaque dommage existe une compensation est probablement liée à la croyance religieuse dans le pardon ou aux arguments philosophiques en matière de théodicée. La conclusion est que les lettres ne doivent pas se justifier par des arguments utilitaires. Elles sont « utiles » car elles n’ont pas à être utiles du tout.

Ključne riječi

lettres; théorie de la compensation; modernité; progrès; Joachim Ritter

Hrčak ID:

58411

URI

https://hrcak.srce.hr/58411

Datum izdavanja:

2.8.2010.

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