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Les rapports de voisinage et d'amitie entre les rapatries et les reinstalles dans l'atmosphere sociale d'avant, pendant et apres la guerre dans la comitat de Brod-Posavina

Dragutin Babić ; Institut za migracije i narodnosti, Zagreb, Hrvatska


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str. 7-27

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L'agression serbe contre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine a causé des dégâts matériels, avec la destruction d'usines, écoles, églises, et autres, mais la conséquence la plus tragique du conflit armé est l'assassinat de personnes, la souffrance des civils et l'écroulement de la structure sociale primaire. En ce sens, dans les localités à structure ethnique mixte, ont été particulièrement touchés les groupes sociaux primaires (voisinage, amitié) dont l'existence est condicio sine qua non de la constitution et de la pérennité des communautés locales. Aussi peut-on souligner clairement et nettement que la guerre a presque entièrement anéanti les communautés locales sur le territoire occupé/libéré de l'ouest de la Comitat de Brod-Posavina. Dans le cadre du processus de retour des migrants du fait de la guerre et de (re)construction des communautés locales, la question se pose donc de savoir comment les acteurs de ce processus (réfugiés-réinstallées, rapatriés-Croates, rapatriés-Serbes) perçoivent et conçoivent la possibilité de mise en place d'une cohabitation, et dans quelle mesure et comment ils influent par leur propre comportement sur lesdits processus. Observe-t-on des différences notables dans les réponses et le comportement parmi les groupes d'âge, sexe, niveau d'études différentes? Quelles sont les chances de voir s'établir des rapports de voisinage et d'amitié dans les communautés locales? Autour de quelles valeurs est-il possible de rassembler les divers groupes de personnes ayant migré du fait de la guerre, dans l'espace concerné? Par ailleurs, on sait que sans un minimum de conformisme et de consensus, qui tels des liens assurent le rapprochement des gens, une vie commune n'est pas possible. Comment rénover les biens individuels endommagés, voire anéantis, et en particulier les rapports de voisinage et d'amitié? La supposition résidant à la base de ce travail repose sur la conviction de l'auteur selon laquelle la cohabitation de même que la coexistence et la collaboration de tous les groupes dans la région ouest de la Comitat de Brod-Posavina est possible moyennant une mise ou remise en place des rapports sociaux primaires, en particulier de voisinage et d'amitié. L'enquête porte sur trois groupes de personnes ayant migré du fait de la guerre: réfugiésréinstallés, rapatriés-Croates, rapatriés-Serbes, et donne une comparaison de leurs points de vue quant aux rapports de voisinage et d'amitié entre Croates et Serbes, avant, pendant et après la guerre. Les réponses des personnes interrogées mettent en lumière une bonne ou assez bonne interaction sociale entre Croates et Serbes dans la période d'avant-guerre. La cohabitation était une valeur ô combien présente sur le territoire de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine. Pendant la guerre également, bien qu'il y ait eu des comportements divers, voire même agressifs, entre amis et voisins d'appartenance ethnique différente (Croates ou Serbes), l'interaction sociale primaire à ce niveau fonctionnait ne serait-ce que par petits segments. Les amis, un peu plus que les voisins, défendirent les personnes d'appartenance ethnique différente dans le conflit armé. Les rapports sociaux primaires n'ont pas été entièrement anéantis, même dans la dure période de la guerre. Dans la (re)constitution de la structure sociale primaire, cela devrait être un facteur atténuateur. La situation après-guerre est lourde de problèmes. Outre les difficultés matérielles et financières, celles d'ordre psychologique sont sans aucun doute les plus profondes. Le souvenir de la guerre, des tués et des blessés, entrave la communication ou la rend impossible. Mais malgré tous les obstacles, la communication entre les trois groupes de personnes interrogés (avec une attention particulière portée sur les rapports Croates-Serbes) existe quand même, ne serait-ce que sous forme d'embryon. Il est donc permis d'espérer, moyennant un contexte général propice (avant tout une politique nationale démocratique), une régénération graduelle, quoique très lente, du réseau primaire de rapports dans la communauté locale.

Ključne riječi

rapatriés; réfugiés-réinstallés; voisinage; amitié; Comitat de Brod-Posavina

Hrčak ID:

107954

URI

https://hrcak.srce.hr/107954

Datum izdavanja:

30.6.2000.

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