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Esej

Une voie pour les Balkans vers la solution du conflit regional

Emilian Kavalski ; Center for Educational and Cultural Initiatives, Veliko Turnovo, Bulgaria


Puni tekst: engleski pdf 302 Kb

str. 289-300

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Ce travail a été motivé essentiellement par la sensation que les divers peuples de l'Europe du sud-est partagent un futur commun. Le développement des Balkans dans la dernière décennie met en évidence un manque de collaboration entre les pays de cette région et l'impossibilité pour les diversescommunautés nationales de trouver la voie d'une coexistence pacifique. L'auteur espère que ce travail suscitera une discussion sur la possibilité de créer une fédération balkanique dans cette région et il cite le film-culte Matrix comme une comparaison avec la situation actuelle dans les Balkans. La clé de l'intrigue réside dans le choix que doit faire un protagoniste entre les pilules bleues ou rouges: choix bien connu entre, d'une part, la terre brûlée des antagonismes et des confrontations, et d'autre part une coexistence paisible. Les options qu'une puissance étrangère peut proposer pour solutionner les problèmes de la région ne peuvent jamais être durables si elles ne sont pas soutenues par les nations des Balkans; sans leur appui, elles ne sont qu'une source de nouvelles confrontations. Les grandes puissances ne font que passer sur la scène politique de la région, mais les gens qui vivent dans cette péninsule et la considèrent comme leur patrie, y restent et doivent supporter les conséquences des intrusions étrangères. C'est pourquoi la création d'une Union balkanique «consociationale» constitue une solution que les petits pays de l'Europe du sud-est peuvent proposer pour la stabilisation de leur région. L'intention de ce travail est de susciter un débat sur ce thème. L'auteur considère que la question de l'appartenance ethnique doit être examinée au niveau des libertés individuelles et des droits de l'homme. Cela fournirait une base permettant de séparer les notions d'État et de nation, et contribuerait à l'établissement d'une paix durable dans le sud-est européen. Ainsi, dans le cadre d'une Union «consociationale», les communautés ethniques balkaniques seraient considérées comme des associations libres, en marge de l'organisation civile et politique du pays. Pendant les dix dernières années, le sudest européen est devenu dans les médias du monde entier un synonyme éculé d'instabilité et d'arriération. Les violents conflits interculturels ont ravagé la structure des sociétés balkaniques. La chute du rideau de fer a sorti de leur sommeil les fantômes de l'histoire et ranimé les souvenirs du temps où cette région était volontiers désignée comme le «baril de poudre» de l'Europe. Au seuil du 21ème siècle, le sud-est européen se trouve dans une situation identique, voire plus incertaine encore qu'au seuil du 20ème siècle. L'auteur a la conviction que chaque tentative de solution des conflits dans cette région est vouée à l'échec si elle n'est pas placée dans le contexte du rêve d'une Union balkanique. Cette Union ne pourrait être qu'un État supranational, ou plutôt non-national, où chaque communauté ethnique, religieuse ou linguistique aurait sa propre infrastructure culturelle. Ce serait une association politique et économique qui faciliterait la coexistence de l'intégrité culturelle. La spécificité d'une telle formation politique réside dans le fait qu'elle fournit des réponses au niveau individuel. L'Union balkanique ne pourrait être qu'un corps démocratique indépendant mû par un franc dévouement à la tâche commune. En tant que modèle macropolitique de régulation des conflits, elle n'éliminerait pas les différences mais se contenterait de les gérer au service d'une coexistence pacifique, sans porter aucunement atteinte aux libertés individuelles. A la vue de la complexité du conflit balkanique, l'auteur pense que la seule solution durable du problème du sud-est européen serait la création d'une Union balkanique. La progression de cette idée neutraliseraient le conflit des intérêts divers dans la région car sa réalisation ne peut se faire que moyennant une collaboration réelle et altruiste de tous les pays du sud-est européen. L'Union ne supposerait pas seulement l'engagement des gouvernements mais aussi la participation active de tout un chacun. Une fois donné le premier coup de pouce, cet effort commun ferait boule de neige et ouvrirait la voie à la réalisation de cette idée. Les résultats d'un tel effort ne peuvent qu'aboutir à un changement positif notable dans cette région, ce qui est également important pour la sécurité et le bien-être de l'Europe dans son ensemble. Les récents événements ont montré que les idées de collaboration plus étroite et d'intégration ne sont pas sans écho dans cette région. Il faut exploiter les avantages du moment présent pour promouvoir le processus de coopération régionale. La reconnaissance de l'hétérogénéité du sud-est européen est une nécessité pour le futur de cette région, et sans doute son destin veut-il que l'on soit prêt à travailler dans le cadre de cette hétérogénéité et à travers elle. On néglige souvent le fait que le séparatisme endémique du sud-est européen a aussi suscité une crise dans la production de connaissances, ce qui freine la région dans son accession au bien-être et la condamne à l'arriération où elle se trouve aujourd'hui. Aussi le premier pas à faire serait-il le développement d'un programme d'échanges culturels et de rencontres pan-balkaniques, qui jetteraient les assises d'un soutien à l'idée d'union balkanique.

Ključne riječi

Europe du sud-est; les Balkans; Union balkanique; co-operation; échanges culturels

Hrčak ID:

108233

URI

https://hrcak.srce.hr/108233

Datum izdavanja:

29.9.2000.

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