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ICONOGRAPHIE DU TYMPAN PALÉOCHRÉTIEN DE GATA

Jasna Jeličić


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Une église paléochrétienne à plan central a été découverte en 1982 à Gata près d 'Omis. La bâtiment est de forme carrée, avec narthex et couloir faisant le tour du centre trifolié. L'église diffère tout à fait quant à la typologie connue jusqu'à présent des édifices sacrés de l'Antiquité tardive dans notre région et est l'expression du très haut niveau de l'architecture byzantine durant la période de restauration de l'Empire par Justinien. C'est un exemple unique d'importation directe d'un projet architectonique précis sans influences de traditions locales, ce qui s'est aussi manifesté dans la décoration intérieure de la construction. D'après les recherches effectuées, l'église faisait partie d'un vaste ensemble sacré qui, dans sa section nord, possédait plusieurs salles annexes à destination économique. C'est précisément là qu 'était une représentation en relief sur une mince plaque de marbre blanc. Ce relief est exécuté en forme de tympan, dans la technique du champlevé. A première vue, la composition du relief révèle une disposition symetrique des éléments présents qui suit la forme donnée du schéma triangulaire. Le volume est dominé par deux oiseaux - des colombes - affrontés par rapport à l'axe du relief. L'axe central du relief est accentué, formé par une suite de symboles disposés dans un strict ordre vertical. Le premier dans cette suite au sommet du tympan, c'est-à-dire dans le point clef de la composition, est une croix dans un cercle. Son pendant symétrique au bas du relief est une colline avec les Fleuves du Paradis. La partie centrale est formée de symboles également affrontés - deux clefs de différents types et un objet de forme rhomboïdale. Devant l'oiseau de droite se trouvent deux représentations symboliques. La première, juste au-dessous du cou, est en forme de losange. Un semblable symbole se rencontre sur certains monuments de l'art paléochrétien où est représenté le tombeau du Christ. Ainsi sur l'avers d'une plaque en relief de Syrie, sur les ampoules de Monza au centre de l'intércolumnium de la construction tholos, se trouve un losange représentant »la pierre roulée« du tombeau du Christ, respectivement le tombeau lui-même. Dans le cadre des descriptions du tombeau du Christ, dans de nombreux textes d'écrivains paléochrétiens, devant le tombeau est ordinairement mentionné cet important détail , «, r1 φ ερ έ ,~ ιο : .τrτρr ι κ α ι L, ω η φόρο; " , , la célèbre pierre qui a une signification identique à celle de construction même du tombeau, car elle est aussi importante et significative comme preuve de la Résurrection. La deuxième représentation symbolique en liaison directe avec le losange est le .. type homérique« de clef, en réalité barre métallique repliée deux fois à angle droit. La tradition classique mettait souvent en rapports le type de clef »homérique » avec le monde souterrain dont les portes étaient fermées par des leviers ou barres. L'utilisation de cette clef sur le relief représente une idée bien définie symbolisant le monde souterrain. Le troisième symbole, disposé en face des deux précédents devant la colombe de gauche, est la forme classique de la clef antique. Dans l'iconographie chrétienne, elle est considérée comme l'attribut de saint Pierre car c'est avec elle qu'on ouvre les portes du Paradis. C'est le symbole du Royaume des Cieux .et elle représente, sur le relief, l'antipode de la clef dé type -homérique", symbole du monde souterrain, reflétant ainsi les deux mondes. Au centre de la composions, vers le bas du relief, entre ces symboles s'élève la colline mystique avec les Fleuves du Paradis. Au-dessus, au sommet du tympan, la croix dans un cercle, symbole du Christ. Ces deux éléments sont dans l'axe central de toute la composition. Comme dans la majorité des monuments paléochrétiens, les Fleuves du Paradis sont directement liés au 21 Christ, dans l'intention de souligner sa fonction . La figure du Christ est remplacée par une croix dans un cercle, une couronne, symbole de la victoire, donc le Christ triomphant est placé au-dessus de la colline avec les Fleuves du Paradis qui représentent. en fait, son support, l'attribut de son triomphe. Le Christ triomphant est la figure centrale de nombreuses compositions paléochrétiennes. Il est entouré d'apôtres qui lui rendent hommage. Parfois ses disciples sont réduits à deux personnes, le plus souvent aux saints Pierre et Paul. Etant donné qu'il est uniquement question ici de représentations symboliques ceux-ci sont représentés par des symboles - des colombes. Quoique le relief possède fondamentalement tous les éléments des compositions paléochrétiennes classiques, son iconographie est tout à fait particulière. Ces symboles sont connus, mais pas dans ce contexte. La succession des signes symboliques et très importante; elle révèle leurs relations mutuelles. En premier lieu c'est la »pierre roulée« du tombeau du Christ, c'est-à- dire Je tombeau vide, directement lié à la clef du monde souterrain. Par • opposition est représentée la clef du royaume céleste, et de l'ensemble surgit le Christ triomphant. L'idée principale de la religion chrétienne sur laquelle repose toute sa doctrine est la Résurrection du Christ. Sur sa Résurrection se fonde le salut du monde et la résurrection de tous. Dans l'art primitif paléochrétien, l'événement principal n'est jamais représenté. Progressivement se crée son iconographie qui, d'après les sources littéraires, se base sur la première - et plus importante - preuve la découverte du tombeau du Christ vide. Le symbole principal de la Résurrection est Je tombeau du Christ. Près du tombeau sont souvent présents des témoins, en premier lieu les Saintes Femmes en conversation avec l'ange, les soldats, quelquefois les apôtres, étant donné que l'iconographie chrétienne cherchait des témoins plus importants. (Ampoules de Monza. reliefs des boîtes du Musée de Munich et du Musée britannique, la pyxide de Sion en Suisse, etc ... ). L'autre façon de présenter la Résurrection du Christ, conçue aussi dans l'Antiquité, est l'image de la descente aux Limbes. Les représentations figura t ives de cette idée, également essentielle, de la doctrine chrétienne dans l' Antiquité, ne se sont pour ainsi dire pas conservées. Jusqu'à présent, on n'en connaît qu'un seul exemple des Ve ou VIe siècles, sur la colonne du ciborium de la basilique St-Marc de Venise. Là, outre la représentation des Saintes Femmes sur le tombeau, figure le Christ qui libère Adam et foule au pied Hadès et Satan. Sur le relief de Gata le thème est représenté par une synthèse de ces deux scènes distinctes. L'allusion à la descente aux Limbes est exprimée par la clef du type .. homérique" qui est directement liée au tombeau du Christ, symbolisant le monde souterrain. Est donc représenté un exemple unique d'interpénétra ti on de deux, jusqu'à présent, différentes présentations iconographiques, mais très proches par leur contenu. C'est-à -dire que le Christ, après sa mise au tombeau descend dans le monde souterrain, car il détient »les clefs de la mort et de l'enfer ». Il ouvre les portes des enfers, domine la mort et délivre les humains de l'Ancien Testament. C'est précisément à partir de là que commence sa montée vers l'autre monde céleste, sa Résurrection. Il ouvre ainsi les portes du Paradis, c'est-à-dire du nouveau monde qui est représenté ici par l'autre type de clef, la clef de saint Pierre. La différence des clefs placées l'une contre l'autre, exprime les deux mondes. La clef classique »homérique« désigne non seulement le monde souterrain mais aussi l'ancien monde, alors que l'autre type de clef que le Christ donne à saint Pierre, est le symbole du début d'un nouveau monde avec le Christ. De ces éléments représentés surgit le triomphe du Christ qui est symbolisé par la croix dans une couronne. C'est le moyen et le signe de sa victoire, disposé juste dans la position clef de la composition à schéma triangulaire. A la scène du triomphe du Christ Ressuscité dans son immortalité et pouvoir universel assistent les apôtres, "les témoins choisis d'avance« qui présenteront au monde cet événement principal de la chrétienté. Les deux lys qui apparaissent aux angles du relief indiquent qu'il s'agit là d'une scène paradisiaque. Tout se déroule hors du temps et le lieu est indéfini, abstrait, étant donné que l'iconographie paléochrétienne exprime une idée et non un événement précis. Le relief est exécuté en marbre blanc, mais d'après l'analyse minéralogique et pétrographique on ne peut avec certitude établir son origine. Il est proche des matériaux provenant des carrières de pierre antiques de Paros et du Pentélique et peut-être provient-il des carrières du Proconèse, étant donné qu'elles étaient intensivement exploitées durant les Ve et VIes., en particulier par l'un de leurs ateliers du littoral adriatique. A cela peut faire croire non seulement la technique du champlevé du relief - dont il faut rechercher l 'origine en Orient - mais aussi sa haute qualité d'exécution et certainement son iconographie particulière. Il a dù vraisemblablement être crée au VIe s., à l'époque de Justinien, ce qui correspond aussi à l'architecture où il est inséré. Ce relief représentait la Résurrection du Christ, l'événement le plus important de la religion chrétienne. Etant donné le message qu'elle apportait aux chrétiens, elle prenait. de tout façon. une place essentielle dans l'église paléochrétienne de Gata. Sa forme et son aspect - mince plaque semi -circulaire - démontrent qu'elle devait être encastrée et, cela, probablement, à la base de l'autel, c'est-à-dire au -dessus des portes des fenestellae confessionis. Une représentation en relief semblable. c'es t-à -dire aussi proche que possible, nous la trouvons à I'Euphrasienne de Poreč et dans les basiliques ravennates. On en cannait aussi quelques reliefs semblables sur le territoire de la Dalmatie; ils se trouvaient au-dessus de la porte d 'entrée des églises. Sur ceux-ci , le milieu de l'axe est occupé par la croix autour de laquelle sont antithétiquement placés des agneaux, soit qu'ils se présentent sous forme de stèle antique - tel que le relief de saint Pierre à Lastovo. soit qu'il prenne la forme d'un tympan triangulaire. comme ceux de Splitska ou de Nejašmići Katuni. Cette tradition continue à se maintenir sur les reliefs médiévaux, tels que les tympans de chancels de notre architecture médiévale. Le relief du tympan de Gata représente un exemple iconographique unique de représentation de la Résurrection du Christ, respectivement de la decente aux Limbes tout comme l'église même où il se trouvait est une construction particulière dans la typologie architecturale de l'Antiquité tard ive. C'est le reflet de la floraison de l'art byzantin à l'époque de Justinien, de la koinè méditerranéenne.

Ključne riječi

Hrčak ID:

120484

URI

https://hrcak.srce.hr/120484

Datum izdavanja:

18.3.1985.

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