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LE PEINTURE DE DUBROVNIK ET LES CADRES SOCIAUX DE SON DÉVELOPPEMENT AU XIVe s.

Igor Fisković



Sažetak

On sait depuis longtemps dans notre monde scientifique que la peinture représente presque la plus haute manifestation de la culture de Dubrovnik, seule ville-Etat sur le littoral croate. Pourtant, la période du XIVe. n’a été que faiblement étudiée en tant que premier stratus de formation de l’ensemble de la montée en tant que premier stratus de formation de l’ensemble de la montée des activités picturales dans ce riche centre. C’est avec l’intention de combler cette lacune, et de donner les caractéristiques d’une situation vraiment complète, que l’auteur de cet article a réuni de nombreuses données dont l’analyse lui permet de fournir un compte-rendu synthétique de cette première période de développement de l’école de peintere de Dubrovnik. Etant donné que la catastrophe que fut le tremblement de terre de 1667 causa la destruction d’un très précieux patrimoine dans ce domaine, cette analyse se rapporte surtout aux documents d’archives originaux, mettant particulièrement l’accent sur les circonstances historiques et les aspects directs du déroulenent de l’activité picturale. Mais, de cette façon, se forment des conclusions déterminées, concernant aussi le style d’expression des peintres de l’époque, ce qui est confirmé par les quelques oeuvres conservées – d’ailleurs excellentes.
Une série d’observations et d’affirmations d’auteurs modifient le point du vue que l’on avait jusqu’à présent sur la peinture de Dubrovnik de la fin du Moyen Age. Cependant, grâce à des extraits d’archives, il apparaît que ce sont l’expression et le goût gothiques qui dominaient dès le début du XIVe s. Ce dont témoignent les formes notées des peintures (l’auteur insiste sur la différenciation typologique entre les icônes archaîques et les peintures d’autel postérieures) surtout les polyptyques d’église décrits qui, dans la première moitié du siècle présentent une vingtaine des plus anciennes oeuvres, importées en 1302 de Venise et ultérieurement. Etant donné que l’iconographie de ces peintures – en grande partie votives – révèle clairement une inspiration occidentale, il est évident que, déjà, ont commencé à percer les traditions romanico-byzantines, d’ailleurs fortes sur le littoral oriental de l’Adriatique. S’éclaire particulièrement la partie due aux peintres étrangers, en tant que têtes de file parmi les très nombreux maîtres locaux. Le premier d’entre eux, Mihail de Bologne, arrivé en 1313, devait rester à Dubrovnik une trentaine d’années. Il peignit d’abord des fresques dans la cathédrale, puis dans la chancellarie municipale, pour des commandes privées et dans d’autres églises. Il illustra un antiphonaire, et la quelité de son art n’est pas douteuse. Egalement importante est l’apparition du peintre Bernard, d’origine inconnue, car, depuis 1343, et d’après les directives des membres du Petit Conseil (c’est-à-dire du gouvernement de Dubrovnik), ili réalisa un cycle de peintures monumentales au contenu narratif, pour les murs de l’Hôtel de Ville. Tous deux avaient été appelés à Dubrovnik et, étant sous contrat avec la commune, ils recevaient un traitement régulier et avaient un appartement assuré; ils formaient des élèves et des aides, initiant un fort progrès en peinture, dans cette ville commerçante.
Outre quelques peintres d’origine slave – qui s’étaient rendus indépendants – au cours de la conquième décennie, habita quelque temps à Dubrovnik Paul Véronèse, le meilleur peintre d’alors des bords de l’Adriatique, fondateur de l’Ecole vénitienne de peinture. On avait pensé, jusqu’à présent, qu’entre 1348 et 1352 il exécuta, pour un patricien de Dubrovnik, un monumental polyptyque, à côté d’un grandiose crucifix, conservé jusqu’aujourdhui dans l’arc triomphal de l’église dominicaine. Mais, sur la base d’une analyse détaillée de certains documents, il est maintenant démontré que son travail à Dubrovnik ne se rapporte qu’à ce chef-d’oeuvre, d’ailleurs l’une des rélisations picturales les plus représentatives du XIVe s. italien (500 cm x 407 cm), qui peut s’analyser à plusieurs point de vue comme monument cultuel et profane. En fait, il se situe dans le contexte de la forte épidémie de peste qui ravagea la Dalmatie en 1348, renforçant le sentiment religieux de la population; cette année-là, les habitants de Dubrovnik laissent dans leurs testaments de très fortres sommes pour l’exécution de peintures rituelles, et autres dons à l’Eglise. Ces testaments permettent de découvrir une série d’événements sociaux intéressants pour la ville maritime au début de l’ère humanistique et dans le système politique oligarchique, à côté du processus de différenciation de classes et de la porcée populaire, jusqu’aux niveaux culturels de la puissante couche patricienne. Parallèlement au fait que des peintres qui se sont rendus indépendants sont en rapports sereins avec leurs comanditaires, se poursuit une certaine sécularisation de l’art, de sorte que l’one peut généralement établir dans quelle mesure, à Dubrovnik, on réagissait par la peinture à certains événements et changements.
Sur ces lignes de culture générale, et même artistique de Dubrovnik, jusqu’à la »mort noire« au début de la seconde partie du siècle, on constate un arrêt désastreux. Les archives établissent qu’il n’y avait plus un seul peintre en vie pour exécuter les nombreuses commandes des particuliers et, en 1358, l’administration de la ville politiquement autonome (Dubrovnik s’était libéré du protectorat de Venise) prend des mesures spéciales pour compenser le manque d’activité dans plusieurs branches de production. Elle ouvre d’abord la porte à tous les artisans, leur accordant de nombreux privilèges et, dans la septième décennie, s’établit un service stable de peinture. A cette place de peintre payé par l’Etat qui, seul, est obligé, de rester à la disposition de la population (soit qu’il lui vende des toiles toutes faites ou qu’il accepte des commandes) on change, jusqu’à la fin du siècle, plusieurs peintres – d’ailleurs peu connus – venus d’Italie ou de Hongrie. Etant donné que, dans les ateliers publics, les peintres étaient obligés d’entretenir des aides et que, comme élèves, ils prenaient des jeunes gens de Dubrovnik, le développment de la peinture se trouva bientôt entre les mains des maîtres locaux. En fait, ils étaient toujours présents dans la ville mais y effectuaient des travaux d’importance secondaire, tels que la fabrication et la decoration picturale de boucliers et de coffres, la peinture des salles et du mobilier en bois des maisons et palais, d’ailleurs en constant progrès, dans un développement général de la culture de l’habitat. En ce qui concerne les maîtres connus jusqu’à présent, est revu en détail le rôle de chacun des peintres, depuis le simple peintre en bâtiment jusqu’au peintre-artisan s’occupant de la décoration d’objets en bois et de tissus, et à des auteurs instruit de peinture religieuse ou des miniaturistes. Il est important de constater que le gouvernement de la petite République avait le droit de regard sur tout cela, qu’il gérait sans parti pris, se préoccupant du marché artistique dans son centre, mais aussi de la vie des maîtres. Nombreux sont ceux qui obtenaient des subsides provisoires, certains même un traitement régulier et, dans le tissu de la ville, leur était atribué un emplacement déterminé où ils habitaient et tenaient leurs boutiques ou ateliers. C’est ainsi qu’à la fin du Moyen Age se formèrent les conditions propices à la floraison ultérieure de l’école picturale de Dubrovnik qui s’inspira des nombreuses expériences des époques antérieures et se renforça par une évidente continuité d’activité du XIVe au XVe s.
Les thèse largement élaborées sont accompagnées d’une sérieuse documentation provenant des riches archives, confirmée par des citations et oeuvres historiques d’écrivains de Dubrovnik, et complétée par des considérations sur les conditions sociales du dévaloppement pictural de la petite ville. A cela s’ajoutent des observations sur les points de vue des gens cultivés de Dubrovnik qui, par une conduite pondérée de l’activité picturale de leur milieu, doutenaient aussi leur propre conscience politique. Ainsi, par une minutieuse analyse des sources écrites, s’ouvrent de nouveaux aspects de l’histoire de l’art à l’intérieur de la culture, et un chapitre de l’ancien art dalmate est présenté dans son ensemble.

Ključne riječi

Hrčak ID:

140710

URI

https://hrcak.srce.hr/140710

Datum izdavanja:

28.6.1984.

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