Original scientific paper
LE PEINTRE ANGELO BIZAMANO DANS LA VILLE DE DUBROVNIK
Cvito Fisković
; Split
Abstract
Le peintre crétois Angelo Bizamano est connu par ses icônes et peintures exécutées vers l’an 1500 à Otrante et Barletta. Une de ses Vierges allaitant, dont nous donnons ici la reproduction, est arrivée jusqu’à la ville de Split. C’est une variante de la Vierge avec l’ Enfant et St. Jean, signée et datée de 1532, aujourd’hui à Leningrad.
Ces deux peintures révèlent le croisement du courant byzantin et de celui de la Renaissance. Tandis que les figures ont été peintes d’une façon byzantine, le rideau qui est derrière la Vierge et le paysage avoisinant ont été exécutés dans le style de la Renaissance italienne. L’icône de Split est sans date, mais, d’après la similitude de style et de signature, on peut la dater de la même époque que celle de Leningrad. Tant sur l’icône de Split que sur celle de Leningrad on peut lire qu’elles ont été peintes par Bizamano, à Otrante, en Italie.
L’auteur publie ici un contrat – jusqu’à présent inconnu – conclu, au mois de décembre 1518, entre Bizamano et la confrérie du Saint-Esprit du village de Komolac, situé aux environs de Dubrovnik. Par ce contrat, le peintre s’engage à faire une icône représentant la Pentecôte et l’Annonciation, au centre; la Nativité, sur le fronton, et cinq saints à la partie inférieure (predella). La copie de cette icône, datant du XIX-e siècle, se trouve encore aujourd’hui dans l’église de Komolac. Sa composition nous montre que l’icône correspond entièrement au dit contrat. De l’oeuvre originale n’ont été conservés que trois fragments: la Vierge, deux des apôtres de la Pentecôte, et tout le bas. La Vierge et les saints ont été entièrement exécutés en style byzantin. Tandis qu’en bas (predella), quelques saints sont complètement byzantins, les autres, surtout St. Jérôme et St. Jean Baptiste, placés dans un paysage de la Renaissance, prouvent l’évidente influence de la peinture italienne du Quattrocento. La partie inférieure de l’icône témoigne de ce que Bizamano savait, dès 1518, habilement unir le style byzantin à celui de la Renaissance italienne, et qu’il a été un habile miniaturiste.
L’auteur publie aussi Notre-Dame des Douleurs qui se trouve dans la ville dalmate de Ston. Cette icône est tout à fait semblable à la »Madonna della Passione«, oeuvre connue du peintre André Rico, originaire de l’île de Candie, et qui se trouve à Fiesole. Au-dessous du cadre de la Madone de Ston, l’auteur a pu découvrir la signature du peintre, domme suit:
(Andreas Rico) de Candia pinxit
A en juger par ce fait on peut conclure que Rico a fait plusieurs madones identiques (l’une se trouve à Fiesole, l’autre à Parme, etc.) dont celle de l’église paroissiale de Ston.
Keywords
Hrčak ID:
147370
URI
Publication date:
18.5.1960.
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