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Original scientific paper

LES ÉGLISES HEXACONQUES PRÉROMANES EN DALMATIE – PROBLEMÈS DE FONCTIONS

Miljenko Jurković ; Filozofski fakultet u Zagrebu


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page 225-238

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page 239-240

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Abstract

Les églises hexaconques en Dalmatie font depuis longtemps partie du corpus d ' architecture préromane en Croatie, en tant que type le plus cohérent. Jusqu'à présent une douzaine de ces églises ont été découvertes. La seule d'entre elles qui soit tout à fait préservée est l'église dédiée à la Trinité à Split, qui nous permet de restituer les autres, connues par leur vestiges. De celles-ci, deux ont disparu: les églises de Kakma et Saint-Chrysogone à Zadar, et les moins préservées sont celles de Bribir et Saint-Georges à Škabrnja. Toutes les autres sont préservées à une hauteur de un à deux mètres. Toutes ces églises sont à peu près semblables: six conques sont radialement disposées autour de l 'espace central vou té d'une coupole sur tambour. Deux exemples seulement, à Zadar présentent une différence. A la place de la conque d'entrée se trouve un vestibule rectangulaire surmonté d'une tour, mais il faut dire que trois autres églises hexaconques ont requ dans un deuxième temps une sorte de vestibule: Kašić, Pridraga et Brnaze. De plus, l'église d' Ošlje, isolée au sud de la Croatie, posséde huit conques. Du point de vue de leurs dimensions, elles ont toutes un diamètre d'environ 10 à 11 m. Elles ne diffèrent entre elles que par la décoration des murs extérieurs - quelques unes ont notammnent des lésènes. La question du modèle sur lequel ces églises ont été baties, a été le sujet de plusieurs études, mais ce n'est que récemment, par des analyses métrologiques précises que le baptistère paléochrétien de Zadar fut reconnu comme modèle. Même s'il y a une différence dans la forme extérieure entre le baptistére et les hexaconques, il faut souligner les similarités formelles de l'intérieur, le regroupement topographique des édifices aux alentours de Zadar et les dimensions, presque identiques pour toutes les églises. S'il n'y a plus de doutes concernant le modèle direct, la genèse, la datation et les fonction des églises posent encore des problèmes. Sans s'attarder ici sur le problème de la genèse, il faut souligner que le baptistère de Zadar était seulement un bâtiment à portée de vue pour les architectes du haut Moyen Age. La genèse est beaucoup plus complexe et sera le sujet d'une étude particulière, mais déjà on ne peut exclure la possibilité que certaines de ces églises soient d'origine paléochrétienne. La datation se pose comme un problème difficile par le manque de données précises, mais il est clair que les édifices sont répartis dans une fourchette de temps assez large et qu'ils n'ont pas été construits par un seul atelier dans un court laps de temps. A part les églises de Kašić et de Pridraga qui peuvent être datées vers le milieu du IXe s. avec une certaine précision par l'analyse du mobilier liturgique, toutes les autres dépendent de nouvelles recherches. En chronologie relative, par la sculpture, 1 'église de la Trinité à Split peut être placée vers la fin du VIIIe ou au début du IXe s. L' église de Saint-Michel à Brnaze est du IXe s., et pour toutes les autres on peut seulement constater qu'elles appartiennent à l'époque préromane (carolingienne). Les documents, par contre, ne mentionnent que 1 'église de Sainte-Marie à Trogir, au début du Ville s. La fonction des églises hexaconques de Dalmatie reste un sujet très discuté. Déjà les dédicaces sont indicatives. De celles qui sont connues, la plupart des exemples sont dédiés à Saint-Michael ou à la Vierge. Ces vocables confirment 1 'étroite liaison des hexaconques avec le culte marial et ses dérivés. Ansi l'église de Saint-George à Škabrnja est un oratoire privé d'une famille noble, ce que confirment les documents. Celle de Bribir est située à une place dominante dans le siège fortifié des princes Šubić, et la rotonde de Kašić sur une grande propriété. Deux de ces églises se rapprochent par contre directement des antécédents tardo-antiques par leur fonction funéraire. Sainte-Marie de Trogir présentait un sarcophage dans le sol, au milieu de 1 'espace central. Sainte-Marie de Zadar avait un sarcophage encadré d'un arcosolium accolé au côté nord du vestibule. Tous ces faits nous permettent de tracer 1 'évolution générale des fonctions des églises hexaconques en Croatie. Par leurs formes elles se rattachent toutes au baptistère paléochrétien de Zadar. Par leur fonction, elles sont dérivées des Beata Maria Rotunda, ce que finalement confirment leurs dédicaces. Mais dans la genèse leur fonction funéraire et 1 'implantation des églises à des endroits bien précis a une plus grande valeur. Ainsi, l'église de Saint-Chrysogone à Zadar, dédiée au patron de la ville, a été édifiée à une extrémité de la nécropole antique. Il se peut que ce fut le premier oratoire du saint dès 1 'antiquité tardive. La fonction funéraire est clairement visible dans 1 'église Sainte-Marie de Trogir av oc son sarcophage. Cette église devait être un vrai mausolée, se rattachant par cecci aux antécédents paléochrétiens, tout comme Sainte-Marie à Zadar avec son sarcophage sous arcosolium. L'église de la Sainte-Trinité à Split se rattache aux fonctions funéraires par ses deux portes - la porte des vivants et la porte des morts. Les églises bâties au IXe s. étaient pour la plupart des oratoires privés. Celle de Kašić fait partie d'une propriété sur le territoire appartenant à la famille noble des Kašić. Saint-Michael de Pridraga était l'oratoire d'un monastère. Si on n'a pas de données précises pour Brnaze, l'église hexaconque à Bribir est l'oratoire privé des princes Šubić, tout comme Saint-Georges de Škabrnja était un oratoire familial privé. L' implantation de plusieurs de ces églises offre plus d'indices du point de vue de la genèse de leurs fonctions . Saint-Michel de Pridraga est sur un site antique, tout comme Brnaze et Kašić. A Pridraga et Kašić ont été trouvés des fragments de sculpture paléochrétienne. A Kašić des fragments de cippes, tituli et arae font supposer l'existence d ' un fanum , qui aurait été réaménage en oratoire paléochrétien, démontrant la continuité du lieu de culte, et par cecci des fonctions. En guise de conclusion préliminaire, je voudrais souligner l'évidente continuité du lieu de culte, est presque toujours sur des sites antiques tardifs. Avant de nouvelles fouilles, il est difficile de dire si ces églises ont pu adopter le plan d'édifices préexistants, ou si le modèle suivi est bien le baptistère de Zadar. La fourchette de datation commenqant peut-être avec Saint-Chrysogone de Zadar, ou au moins Sainte-Marie de Trogir au début du VIIIe s. et se poursuivant jusqu'a Saint-Georges de Škabrnja, qui devait être le bâtiment le plus récent, montre la persistance d'une forme et d'une fonction. Cette fonction , évidente, est toujours mémoriale.

Keywords

Hrčak ID:

111466

URI

https://hrcak.srce.hr/111466

Publication date:

10.12.1997.

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