Original scientific paper
LE »JUGEMENT DERNIER« FRESQUE DE MEDULIĆ (?) À ZADAR, ET MICHEL-ANGE
Radovan Ivančević
Abstract
Sant se demander si les fresques – très détériorées – du Jugement dernier, de l’abside de la cathédrale de Zadar, sont l’oeuvre de Medulić (1563), comme le veut la tradition, ou si elles remontent à l’époque de l’Evêque Venier (1577–1588), ainsi que certains écrivains interprètent les documents, les faits qui sont attestés: 1. quand et où ont-elles été peintes? (au XVIe s., dans l’abside principale), 2. quand et pourquoi ont-elles été mises à l’écart? (au XVIIIe s., pour cause d’indécence) impliquent, selon l’opinion de l’auteur, une signification qui, jusqu’à présent, n’a pas été remarquée.
D’après les lois de la topographie iconographique, la présentation du Jugement dernier, à l’intérieur de l’église, était déterminée en face de l’autel, sur le mur occidental, au-dessus de la porte. L’auteur considère aussi d’autres emplacement de ce thème à l’intérieur d’un édifice, attirant surtout l’attention sur l’apparition de la représentation du Jugement dernier dans le sanctuaire à l’époque gothique mais, suivant la tradition, régulièrement du côté occidental intérieur de l’arc triomphal, invisible pour le public. Ce n’est que Michel-Ange, dans la Chapelle Sixtine (1536-1541) qui a, exceptionnellement et audacieusement, placé cette représentation sur le mur au-dessus de l’autel lui-même. A cette innovation topographique n’a pas été consacrée l’attention qu’elle méritait, même dans la litérature mondiale. Avec cela, Michel-Ange a d’ailleurs – typiquement pour l’époque maniériste qui s’annonçait- symboliquement et essentiellement – transformé l’Espérance en Rédemption, thème dominant du sanctuaire dans la vision du cataclysme. Au lieu que, suivant la topographie iconographique traditionnelle il montre, au-dessus de l’autel, la »Promesse«, enharmonie avec l’orientation de l’Eglise et la formulation »ex Orientale lux«, il a peint le terrible »Dies irae«, ce qui est régulièrement au-dessus de la porte de l’église, à l’extérieur ou à l’intérieur, avec une intention d’appel ou d’avertissment à ceux qui y pénètrent ou qui en sortent (»intrantibus – existibus«). Prenant en considération, à propos de la reconstruction, les variantes possibles du Jugement dernier en trois thèmes, ainsi que le révèlent les sources pour les fresques de Zadar (les traditionnelles: Paradis – Jugement dernier – Enfer, ou la vision de Dante: Purgatoire – Paradis avec Jugement dernier et Enfer), l’auteur conclut qu’en tout cas l’Enfer devait être représenté à gauche du Christ-Juge, donc dans la partie méridionale de l’abside ce qui, dans la cathédrale de Zadar, signifie vers la sacristie d’où venait et où allait le prêtre ou l’Archevêque lui-même avec les Chanoines ce qui, outre »l’indécence« des fresques mentionnée dans la littérature, devait ainsi causer une révolte des chanoines et la destruction des fresques. L’auteur présume que les fresques ont pu être exécutées sous l’influence directe de Michel-Ange (peut-être en tant qu’oeuvre de Medulić) entre 1540 et 1560 et qu’au temps de l’Evéque Venier (1577-1588) elles n’ont peut-être été que recouvertes, comme on recouvrait à l’époque les nudités sur les fresques mêmes de la Chapelle Sixtine, car il aurait été inhabituel que l’on peignît alors une telle fresque, lorsque avait déjà éclaté avec force le scandale autour de celles de Michel-Ange. L’époque de la destruction des fresques de Zadar au XVIIIe s. concorde avec les dernières interventions correctives sur celles du Vatican.
Fianlement, l’auteur attire l’attention sur un détail qui montre également la possibilité de considérer le point de vue de l’auteur des fresques de Zadar sur la composition du Jugement dernier de Michel-Ange. A l’occasion de la découverte, en 1935, de vestiges peu importants des fresques, Bersa avait remarqué et noté outre lébauche de personnages debout et en mouvement – prophètes – des arbres (le paradis?) et un détail inhabituel: une échelle. L’auteur constate que ce motif concorde également et peut expliquer un point de vue sur la fresque de Michel-Ange: l’objet que saint Laurent – au centre même de la composition du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine – tient, comme attribut, ne ressemble en rien à un gril (ce qu’il aurait dî être), mais tout à fait à une échelle.
Tout ce que l’on sait jusqu’à présent sur les fresques du Jugement dernier de Zadar, depuis l’emplacement inhabituel et à plusieurs significations iconografico-topographiques, dans l’abside principale, au-dessus de l’autel, à travers les nudités accentuées, jusqu’au fragment conservé par hasard – le détail d’une échelle – corrobore la thèse de l’influence des fresques de la Chapelle Sixtine de Michel-Ange sur l’auteur des fresques de Zadar, car il est presque invraisemblable que tous ces éléments aient absolument concordé de façon fortuite.
Keywords
Hrčak ID:
140737
URI
Publication date:
28.6.1984.
Visits: 1.941 *