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Original scientific paper

VENTE À DES PARTICULIERS DES MOULINS D’ÉTAT À PANTAN, PRÈS DE TROGIR

Ivan Ostojić


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page 151-175

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Abstract

L’auteur commente et décrit le petit livre, joliment orné, que possède actuellement le Musée de Trogir et qui donne, sur parchemin, l’authentification de copies de 17 documents datant de 1630 à 1642 concernant la vente des très vieux moulins se trouvant au lieu-dit Pantan. Cette localité est située en contrebas de la route qui conduit de Trogir aux Kaštela, et a reçu le nom roman de Pantanum d’après le terrain en pente et marécageux d’où sort un fleuve souterrain. Là, depuis des temps immémoriaux, s’est formé un lac d’accumulation dont les eaux devaient actionner le mécanisme des moulins qui représentent la plus ancienne donnée certaine conservée du XIIIe s. Tant les moulins de Solin que ceux de Trogir furent edifiés sur des terres appartenant aux rois croates; les uns et les autres étaient considérés comme les installations les plus importantes de l’industrie meunière en Dalmatie. Ils étaient de grand profit pour la ville, par l’argent que les fermiers (locataires) locaux lui apportaient et le blé que de nombreux clients étrangers à Trogir, venant de Zadar à Korčula, faisaient moudre. Après l’occupation de Trogir par Venise, l’administration vénitienne des moulins de Pantan, en tant que source sûre et rentable de revenus, passa bientôt des mains de la commune de Trogir à celles de l’Etat.
Etant donné qu’à cause de lapénétration turque dans le pays et des changements apportés à la politique économique, la rentabilité des moulins de Trogir pour l’Etat, aux XVIe et XVIIe s., s’affaiblissait constamment, le gouvernement vénitien décida de les vendre aux enchères. Dans l’avis de vente à l’encan, cette administration posait de nombreuses conditions tant à l’archeteur quäux citadins, dont cartaines prévoyaient pour les contrevenants d’énergiques sanctions matérielles et corporelles. Ces condition étaient, principalement, les suivantes: L’acheteur paiera seul le peseur public qui, suivant la coutume des moulins, pèsera grain et farine pour les clients. L’acheteur ne doit pas diminuer le nombre des mouins dont 6 paires au moins doivent toujours être en bon état de fonctionnement. L’acheteur moudra le blé et foulera les étoffes dans les moulins à foulon d’après le prix qui lui aura été fixé par le gouvernement. Il entretiendra et aménagera à ses frais les barrages d’eau. Pour moudre, il prendra aux ressortissants de Trogir une somme déterminée en argent et, aux étrangers, 1/2 du blé moulu, en nature. Les citadins de Trogir et les habitants du district de Trogir n’ont pas le droit de faire moudre leur grain ailleurs. L’acheteur doit moudre le grain des personnes jouissant de privilèges, et des soldats, avant celui des autres clients, même si ceux-ci ont apporté leur blé au moulin avant eux. Il doit même moudre le grain du Comte de la ville, sans aucune rémunération, ainsi que celui du Kamerlengue, de l’Evèque, des bureaux, du greffier de la Chambre et du traducteur officiel, mais seulement autant que cela est nécessaire aux besoins de leurs familles. Les villages dépendant de Trogir peuvent maintenir chacun: les grands villages deux moulins, les petits, un moulin à bras ou une meule.
C’est sous ces conditions que les moulins furent vendus aux enchères à Venise, en 1638, pour une somme de 13.000 ducats, à trois acheteurs qui, l’année suivante, furent solennellement mis en possession des biens achetés. Pendant plus de 300 ans, par les partages survenus dans les familles des propriétaires et la vente de cartaines parties des moulins de Pantan, le nombe des copropriétaires augmenta et, en même temps, l’importance de la propriété diminua pour chacun des propriétaires. Les moulins furent nationalisés après la seconde guerre mondiale et, aux environs de 1970 ils cessèrent de travailler. Aucune décision définitive n’a encore été prise en ce qui concerne la destination des vastes bâtiments, bien conservés, des moulins, avec leur tour de défense datant des XVIe et XVIIe s. ainsi que du terrain en dépandant, le tout se trouvant dans l’un des plus beaux payasages du littoral dalmate.

DIGRESSION PASSAGE MENTIONNANT PANTAN DANS LES NOTES DES ACHATS ET VENTES DE TROGIR
Plusieurs notaires de Trogir de la seconde moitiédu XIIIe s., dans plus de 120 documents d’achat et de vente, ont ajouté le passage suivant: Venditor confessus est in signum purae venditionis ab eodem (c’est-à-dire de l’acheteur) recepisse unum passum per longum et per latum de terra in Blacta Pantani pro cambio secundum consuetudinem civitatis Traguriensis.
Ce passage ne nous paraît pas clair aujourd’hui, et l’auteur a donc ainsi brièvement donné sa propre interprétation. Depuis les temps les plus anciens en Croatie, les acheteurs – surtout de biens immobiliers – en plus des prix convenus donnaient aussi aux vendeurs une certaine valeur en argent ou en nature. Dans les contrats d’achat et de vente d’autres régions dalmates, il est stipulé que ces suppléments habituels sont cédés comme »besvetije« ou pro fine; à Trogir, cependant, ils le font même in signum purae venditionis c’est-à-dire en signe de vente sans objections ni conditions.
En outre, à Trogir, le vendeur (secundum consuetudinem Traguriensem) déclarait habituellement avoir reçu un »hvat« (3 m2 60) de terrain à Pantansko Blato, mais nomine cambii ou in cambium dictae rei. En réalité, chaque acheteur ne donnait pas et ne pouvait pas donner à tout vendeur un »hvat« du même terrain en nature mais, au lieu de terre (in cambium terrae), il donnait une contre-valeur.
En tant que mesure constante de valeur de supplément dans la vente et l’achat, les gens de Trogir choisissaient probablement un »hvat« carré de terrain situé à Pantan car, à l’époque où les Croates effectuaient des suppléments symboliques de paiement, cette terre – en tant que la plus belle – appartenait au Roi, et c’est alors qu’ont été construits les célèbres moulins, de vastes salines, un grand étang-vivier, et qu’on a ensemencé ces terres fertiles.
D’après ce qui précède, nous pourrions, en style libre, traduire ainsi l’article de compte ci-dessus mentionné: Le vendeur a reconnu qu’en signe de vente sans objections ni conditions il a reçu de l’acheteur – suivant la coutume de Trogir – une contrevaleur d’un »hvat« carré du terrain de Pantan.

Keywords

Hrčak ID:

161572

URI

https://hrcak.srce.hr/161572

Publication date:

24.12.1980.

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