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Original scientific paper

Le verbe faire en francais contemporain: syntaxe et semantique

Samir Bajrić ; Universite de Paris-Sorbonne


Full text: french pdf 1.336 Kb

page 143-197

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cite


Abstract

Cette contribution consacre le plus clair de son contenu aux nombreuses particularités syntaxiques
et sémantiques du verbe faire en français contemporain (niveaux soutenu, moyen
et populaire). Exemple: J’ai fait un livre (J’ai écrit/publié un livre). La psychomécanique
(psychosystématique) du langage de Gustave Guillaume explique clairement la notion d’idéogénèse
(«naissance d’idées» qui précède la morphogénèse, «naissance de formes et de significations
linguistiques») relativement au verbe faire. Les guillaumiens considèrent que ladite
idéogénèse implique au total quatre étapes dotées d’une parfaite continuité (idéogénèse
complète + trois autres qui relèvent de la subduction, définie comme un processus de désémantisation).
Idéogénèse complète: faire «fabriquer, réaliser» (Il a fait une maison); idéogénèse
1: faire élément verbal de locution à complément déterminé (Il fait du piano); idéogénèse
2: faire élément verbal de locution à complément non déterminé (Il nous fait peur);
idéogénèse 3: faire auxiliaire factitif (Il fait travailler son fils); faire verbe suppléant (Il n’écrit
plus comme il le faisait autrefois).
L’auteur met l’accent sur une problématique non abordée jusqu’à présent au sein de la psychosystématique
du langage et à laquelle il réserve l’appellation «entités verbales libres».
Exemples: On a fait la Croatie, ma femme et moi (Nous sommes allés en Croatie, ma femme
et moi); Tu as fait ta douche? (As–tu pris une douche?); Max fait de la course à pied (Max
pratique la course à pied).
L’auteur dresse une liste de 158 emplois différents du verbe faire où celui–ci reprend la
sémantèse des verbes correspondants («vrais» verbes) et modifie (conditionne) très souvent
la syntaxe des phrases concernées.
En guise de conclusion, il note que toutes les langues doivent posséder des «mots paresseux
» (de l’anglais, lazy words, voir N. Quayle, 2001). En français, ce statut est incontestablement
réservé au verbe faire. Sa sémantique (des mondes possibles) correspond et convient
à la manière dont le sujet parlant conçoit l’action en tant que processus biologique et
linguistique, représenté précisément par ledit verbe (faire = agir). Cela confirme le bien–
fondé du critère de fréquence à l’intérieur du système verbal français. Dans ce domaine,
faire occupe la troisième place, après être et avoir qui, de toutes les façons, «préexistent»
aux autres verbes. Etre, avoir et faire (= agir) sont trois composantes majeures de la vie
humaine. La troisième repose en grande partie sur le verbe faire.

Keywords

le verbe faire; Gustave Guillaume; la syntaxe du verbe; la sémantique du verbe; la langue française

Hrčak ID:

30554

URI

https://hrcak.srce.hr/30554

Publication date:

17.12.2008.

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