Izvorni znanstveni članak
L´apocalypse des "krьstjani" de Bosnie
Josip Hamm
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Dans les littératures slaves (après Daničić et Amfilohij) on n'a accordé que peu d'attention à l'Apocalypse. Texte on liturgique, on l'a laissé de côte; mais il a été beaucoup plus conservé en Occident qu'en Orient, où on ne l'a guère reconnu avant le 6e siècle. Aussi parmi les traductions slaves ne trouve-t-on l'Apocalypse que rarement; davantage chez les orthodoxes, mais ces textes sont alors plutôt accompagnés de commentaires. En Occident, cet ouvrage a recontré un intérêt beaucoup plus grand, et cela a laisée des traces dans la création de certaines figures bibliques, conçues souvent d'après l'appareil apocalyptique, et dans certaines sculptures, comme peut-être celles de la grotte érémitique de Murvice près de Bol, dans l'île de Brač.
Au moyen-âge l'Apocalypse a été assez diffusée parmi diverses sectes occidentales, comme, par exemple, les Patarins de Bosnie. Les Patarins s'appelaient eux-mêmes "krьstjani", et ces dernières années, on a frequemment écrit, dans les pays occidentaux sur les Patarins, tandis que les écrivains yougoslaves se sont intéressés à l'origine de "l'Eglise bosniaque" et surtout à la question de savoir si les débuts de la secte étaient plus étroitement liés avec l'Orient orthodoxe (et serbe) ou bien avec l'Occident catholique (et croate). Que l'Apocalypse ait été précisement très estimée chez les "krьstjani" de Bosnie, c'est un élément qui n'est pas à negliger. Aussi l'auteur essaye-t-il de déterminer a) d'où est venue l'Apocalypse en Bosnie ( de l'Orient ou de l'Occident?), b) quand elle y est venue; c) si elle contient, dans ses variantes, quelques traits pouvant confirmer ce que Rainerius Sacchoni et le cardinal Torquemada ont écrit sur les hérétiques de Bosnie ou bien ce qui se trouve dans l'acte no. I à 57 aux archives de l'Academie Yougoslave des Sciences et des Arts de Zagreb.
L'auteur a pris comme base de ses études 3 textes de l'Apocalypse bosniaque (bogomile), le premier tiré du manuscrit de Hval (Bibl. Univ. Bologna MSS 3575 B); le deuxièmè tiré du manuscrit de la Marciana de Venise (cod. slav. I. - 227), et le troisième tiré du Manuscrit de Radoslav le Krstjanin (Vat. cod. illir. 12). La description et la comparaison de ces textes démontrent déjà qu'ils contiennent, outres des omissions, des interpolations, des additions (au VII-e du R, un kefalaion spécial est ajouté qui n'existe pas dans les autres textes), un certain nombre de fautes évidentes qui proviennent d'une confusion de signes (p. e. i et u, ь et e, ь et i et u, ь et o etc). Une analyse plus minutieuse a démontré que ces confusions pouvaient se produire si les originaux étaient écrits en lettres glagolitiques de type rond ou semi-rond, du 11-e et du 12-e siècles. L'auteur a donc voulu étudier le rapport entre ces textes et les textes glagolitiques, et, comme les textes glagolitiques ne se trouvent à premier lieu conservés qu'en Occident, le rapport entre ces textes et l'Occident. Les textes glagolitiques croates, cependant, s'en tiennent habituellement à la Vulgate, et cela excluerait d'avance la possibilté d'un emprunt des textes cyrilliques aux textes glagolitiques, si une comparasion plus rigoureuse des textes glagolitiques (des bréviaires) ne montrait: a) que les textes glagolitiques, dans beaucoup de passages, ne sont point en accord avec la Vulgate, mais avec les textes grecs, b) que les textes glagolitiques dans ces passages sont toujours en accord complet avec les textes bosniaques: ce qui fait supposer que ces textes ont été tout d'abord traduits du grecs, et plus tard, probablement au 13-e siècle ou bien au commencement du 14-e, adaptés à la Vulgate.
Les textes bosniaques des textes de l'Orient se rapprochent (par exemple chez Amfilohij et Karski) par leur division en chaptires, et aussi par le fait, que, par exemple chez Gorskij et Nevostruev (XXI 19, 20), les apôtres sont comparés à des pierres précieuses. Cependant, la division en chapitres est beaucoup plus anciennne et pourrait provenir d'originaux grecs, retrouvés ces derniers temps, qui appartiennent à la famile des textes érasmiens, occidentaux et où se trouve aussi la comparaison avec les pierres précieuses. Si l'on ajoute qu'en se qui concerne les chapitres les textes bosniaques diffèrent assez des textes russes et qu'ils contiennent outre cela des éléments anciens plus nombreux et plus originaux, il est facile d'établir que leur rapports dépassent de beaucoup ceux qui existent entre les Apocalypses patarines te orthodoxes.
Les notes glagolitiques nous conduisent aussi aux rapports avec le domaine glagolitique, c. à d. le domaine glagolitique occidental dans l'Evangeléliaire de Čajniče et le manuscrit de Radoslav le Krstjanin. L'auteur rejette l'opinion que ces notes sont un cryptogramme, puisque les traits distinctifs d'un criptogramme leur manquent c. à d. le désir de cacher quelqe chose: dans les deux manuscrits les notes sont précédées de l'aplhabet glagolitique, de sorte que chacun puisse les lire et les comprendre sans difficulté? De plus, le contenu (une partie de l'Evangile de St. Jean et une partie de l'Epître de St. Paul à Tite) ne présente rien de significatif au point de vue dogmatique ni quoi que ce soit d'important que l'on doive cacher.
Les seules variantes qui pourraient provenir, même inconsciemment, des conceptions et des croyances patarines, sont XI 19 et XXII 2; c'est peu (moins que dans l'Evangile de Srećković) et le premier cas pourrait être même l'effet du hasard.
L'auteur donne, à la fin de l'article, le texte complet (reconstitué) de l'Apocalypse ainsi que l'appareil de comparaison d'après l'état où il se trouvait avant les différenciations provoquées par les différentes graphies, les réflexes pour jat et ę et les différences survenues au cours du travail des copistes.
Ključne riječi
Hrčak ID:
13763
URI
Datum izdavanja:
30.9.1960.
Posjeta: 3.121 *