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La littérature hagiographique et légendaire du moyen âge croate et les "Miracles de Notre-Dame" de Senj - origines, caractéristiques du genre, thématiques et typologiques.

Ivanka Petrović


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La littérature hagiographique et légendaire du moyen âge croate et les "Miracles de Notre-Dame" de Senj - origines, caractéristiques du genre, thématiques et typologiques.
La littérature hagiographique et légendaire, oeuvre extraordinaire de la spiritualité et de la créativité médéivales, a borné et rempli, dans un grand dyapason des siècles, le moyen âge littéraire croate: depuis l'âge cyrillo-méthodien, dont datent les archétypes slaves de certains textes hagiographiques croates postérieurs, jusqu'au 17ème siècle. Les textes hagiographiques et légendaires croates ont été créés en majeure partie dans la littérature écrite en alphabet glagolitique, et pour une moindre, mais très importante partie dans la littérature écrite en alphabet latin. Ils se trouvent dans les codex et les bréviaires glagolitiques, dans les oeuvres des prêches, les recueils des miracles de Notre-Dame, et forment également des ouevres représentant autant d'ensembles légendaires thématiques uniques. Les textes hagiographiques slaves ont été sans doute nés parmi les premiers textes slaves destinés à la mission cyrillo-méthodienne, d'abord comme traductions provenant des sources gréco-byzantines et ensuite comme textes slaves originaux, dont quelques-uns ont été créés encore sur le sol morave. Parmi eux, celui qui mérite la plus grande attention est la Vie de Constanin-Cyrille, texte hagiographique original slave, mais également source historique, conservé en fragments aussi dans toute une séquence des bréviaires croates glagolitiques apparus entre le 14ème et le 16ème siècle.
Donc, la littérature croate a apporté de l'époque vieille-slave, et ensuite de l'époque slavonne des littératures slaves, ses plus vieilles passions et légendes hagiographiques, aujourd'hui conservées seulement en fragments dans les codex croates glagolitiques les plus anciens connus, de la fin du 12ème jusq'au 14ème siècle, et dans les transcriptions, en général conservées plus intégralement, du 15ème et du 16ème. Les fragments conservés sont les transcriptions des modèles beaucoup plus vieux, et les archétypes slaves des légends ont été traduits, au plus tard jusqu'à la fin de l'11ème siècle, à partir des sources de la littérature grecque patristique et de la littérature byzantine hagiographique. Parmi ces plus anciennes confirmations de la littérature croate hagiographique et légendaire se trouvent la Passion de St. Eustache, la Passion de St. Jacques le Perse, dénommé aussi l'Intercis, les Quarante Martyrs de Sébastée, et la légende apocryphe de Ste. Thècle d'Iconium. Bien que fragmentaires, ces petits groupes de textes hagiographiques et apocryphes, semblables au recueils des Četi-Minei des littératures slaves cyrilliques, en tant qu'ensembles thématiques particuliers, peuvent être considérés sans aucun doute comme les plus anciens légendiers et passionnaires croates connus à ce jour, et peuvent être comparés, par leur âge et leurs thèmes, aux légendiers latins et les plus anciens légendiers français et anglo-normands de l'Europe occidentale.
Bien que le répertoire archaîque croate des textes hagiographiques et légendaires, reçu et compilé de la source commune, de la littérature vieille-slave (slavonne) et byzantine, continue de vivre à travers tout le moyen âge croate, la littérature hagiographique et légendaire croate très tôt à se rapprocher et s'intégrer dans les cours du moyen âge littéraire de l'Europe occidentale, comme résulte de l'Evangile de Nicodème (conservé dans les Fragments de Pazin du début du 14ème siècle), oeuvre traduite à partir du modèle latin. C'est ce qui deviendra, dès la deuxième moitié du 14ème siècle, le mode fondamental de son développement et de sa vie.
L'auteur analyse ensuite la stratification temporelle et de contenu de la composition du légendier-martyrologe liturgique dans le sanctoral des bréviaires croates glagolitiques. Une moindre partie, plus archaîque, des textes de ce corpus, extraordinairement important, de la prose croate hagiographique et légendaire, est toujours enraciné, par ses sources, dans la tradition vieille-slave (slavonne), tandis que la plupart des légendes ont été créés d'après les sources latines de l'Europe occidentale.
Les codex glagolitiques des 14ème, 15ème, 16ème siècles et même du 17ème siècle, ainsi que d'autres divers écrits littéraires non-liturgiques, sont les trésors des textes hagiographiques et légendaires et des miracles de Notre-Dame, avec lesquels une nouvelle couche de sources entre dans la littérature légendaire croate: de nouveaux thèmes et contenus, ou de nouvelles rédactions des textes des légendes déjà connues, provenant des littératures européennes nationales, en premier lieu de la littérature légendaire italienne. Une place importante dans le légendier des codex est également occupée par les textes créés comme résultat des relations littéraires croato-tchèques, pendant la période d'Emaus. Les Croates n'ont pas conservé de codex entiers des textes hagiographiques et légendaires: ni de légendiers contenant un choix autonome de thèmes et de contenus, ni ceux classés d'après le cours de l'année écclesiastique. Mais, il est très probable que de tels légendiers ont existé chez nous aussi, à en juger par certains écrits continus et par des groupes de textes hagiographiques et légendaires (apochryphes également) dans certains codex, compilés évidemment d'après les modèles de contenu unique, c'est-à-dire d'après des légendiers et des passionnaires soit étrangers, soit croates, datant d'une période plus ancienne.
Cette étude considère particulièrement le sort de l'oeuvre Vitae Patrum dans la littérature croate médiévale. Cette oeuvre, dans sa forme latine et, parait-il, dans les adaptations italiennes aussi, a été richement féconde en ce qui concerne la prose littéraire croate, hagiographique et légendaire. Dans sa composition la plus étroite, mais la plus large aussi, cette oeuvre s'est conservée dans les textes isolés, dans les groupes entiers de textes, ou dans les cycles thématiques (Verba seniorum, par exemple), dans les textes glagolitiques et surtout dans les textes rédigés en alphabet latin. La littérature croate en alphabet latin dispose également des Diaologues de saint Grégoire le Grand, de 1513, ainsi que d'une séquence d'autres textes hagiographiques et légendaires en alphabet latin, remontant au 16ème et au 17ème siècles qui, créés sur la base des modèles plus anciens, probablement glagolitiques, mais également retraduits, en premier lieu à partir des sources italiennes, ont prolongé la vie à ce genre littéraire bien au-delà du moyen âge.
L'auteur analyse également la diversité du genre de la littérature croate hagiographique et légendaire du moyen âge, ainsi que ses contacts avec les autres genres littéraires croates de la même période. La littérature hagiographique croate e emprunté beaucoup de catégories et de formes à l'hagiographique orientale et européenne: passion des martyrs, vie de saints, panégyriques, miracles de saints, inventions, translations de reliques. L'auteur suit les formes de leur développement sur le sol croate, énumère et souligne les thèmes et les textes les plus importants, les groupes thématiques ou cycles des textes légendaires du légendier oriental et occidental, que la littérature croate hagiographique et légendaire a réalisés dans le moyen âge. Sont étudiés également les textes croates glagolitiques des miracles de Notre-Dame, notamment le recueil des miracles de Notre-Dame imprimé à Senj (1508) qui, grâce à sa strucutre thématique et du contenu, et à la poétique de son genre, représente le texte le plus important des légendes de Notre-Dame dans la littérature croate, un des plus authentiques recueils européens des miracles de Notre-Dame en génèral et, probablement, le plus important légendier du moyen âge croate.
La fin de cette étude traite de certaines sources provenant de l'Europe occidentale et des textes de la littérature croate hagiographique et légendaire du moyen âge, avant tout des sources latines (Legenda aurea et autres textes), des sources françaises et italiennes (littérature franco-italienne ou franco-vénitienne, littérature francisciane italienne du 14ème siècle, littérature dominicaine de Domenio Cavalca, et autres).
La littérature croate hagiographico-légendaire fait partie des premiers monuments de notre culture littéraire. C'est elle qui a le plu prolongé le crépuscule et transmis l'esprit du moyen âge croate au-delà de ses frontières littéraires et stylistiques, en réalisant les oeuvres d'une véritable inspiration, dotées de valeurs esthétiques authentiques. Enracinée d'abord dans la communauté littéraire slave, et alimentée ensuite par des sujets et textes toujours plus riches, diversifiés et spécifiques de littératures de l'Europe occidentale, elle a accepté, entrelacé et enrichi par sa contribution, comme aucune autre littérature slave, la tradition littéraire et culturelle, orientale et occidentale, de lla littérature légendaire. de plus, la littérature légendaire croate, présente dans toutes les formes et dans toutes les fonctions que le moyen âge européen réserve à ce genre, a traversé les siècles en édifiant son propore système national et reconnaissable des caractéristiques du genre, thématiques et typologiques, et a occupé une place importante dans la culture littéraire du moyen âge européen.

Ključne riječi

Hrčak ID:

14584

URI

https://hrcak.srce.hr/14584

Datum izdavanja:

30.9.1984.

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