Synthesis philosophica, Vol. 23 No. 2, 2008.
Original scientific paper
Heidegger et la science
Vesna Batovanja
; Zagreb, Croatia
Abstract
Heidegger n’était ni un philosophe de la science ni un philosophe de la science de la nature. Pour lui, la science n’était, comme l’a justement remarqué Carl Richard von Weizsäcker, « ni le point de départ ni la finalité de sa pensée ». De surcroît, selon Weizsäcker, il s’agit d’une incompréhension mutuelle : « La science, jusqu’à présent, n’a pas compris ce que Heidegger souhaitait lui dire ; à l’inverse, Heidegger, il me semble, n’a pu approfondir la science de la nature. » Peut-être serait-il plus approprié de parler, non pas d’une simple incompréhension, mais de l’effort de Heidegger de déterminer la pensée et la science d’une façon radicalement novatrice. « La science ne pense pas » : cette phrase, offensante, comme l’a désignée Heidegger lui-même, illustre peut-être le mieux la radicalité de sa démarche. Non seulement elle indique qu’il existe, entre la pensée et la science, un hiatus, mais affirme, en plus, que celui-ci est infranchissable. Ce n’est pas une objection ; il s’agit en fait de « déterminer la structure intrinsèque de la science : que dans son essence, elle soit portée vers ce que pense la philosophie, sans toutefois mettre en question elle-même ce qu’il faut penser et en l’oubliant ».
Keywords
Martin Heidegger; un philosophe de la science; détermination radicale de penser
Hrčak ID:
37219
URI
Publication date:
13.2.2009.
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